Conférence de presse

Maintenant on est là – GENESE

Maintenant on est là [J-1]

La conférence de presse
a eu lieu le 11 mai à 14h
au Théâtre de Vidy – la Baraka

Etienne Schaufelberger - arCHIpels.ch

Nous avons l’immense plaisir de vous annoncer la sortie du Clip « Maintenant on est là ».

Ce clip a été rendu possible par l’envie d’Henri Dès de confier sa chanson aux 4 organisations :

  • Grands Parents pour le Climat
  • Aînées pour la protection du Climat
  • Grève du Climat
  • Extinction Rebellion

Ce clip a été réalisé avec l’énergie de 25 chanteurs que vous découvrirez en le voyant.
Aujourd’hui nous avons parmi nous…

Ce clip a été rendu possible grâce au professionnalisme, à l’exigence de Messieurs.ch, à la compétence d’Antoine Estoppey du Blend Studio à Lutry

Ce clip a été produit par l’association arCHipels que je représente aujourd’hui.

Ce clip est plus qu’une chanson. Ce clip est un cri.

On apprenait la semaine passée que la forêt amazonienne n’est plus un puits de carbone. C’est devenu un émetteur. Au même moment la cour constitutionnelle allemande a jugé insuffisante la loi sur le climat de son pays. Les objectifs de cette loi ne sont pas conformes aux droits fondamentaux

Il y a trois ans, le New-York Times titrait : « Comment nous avons perdu le combat contre le changement climatique ». 1979 c’est le rapport Charney qui dit à l’administration Carter « Nous avons la preuve irréfutable que l’atmosphère change et que nous contribuons à ce changement ».
C’était il y a plus de 40 ans.

La semaine passée, au téléjournal de la TSR, la télé de Temps présent et de mise au point on parle des « Thèses climatiques » invoquées par les avocats pour pouvoir présenter des témoins au procès. Comme si ces thèses, parmi tant d’autres, ne reflétaient pas l’opinion de la quasi majorité des scientifiques.

Ce lundi, dans 24 heures, ce journal qui a avec tant de justesse couvert la ZAD du Mormont et tous les combats climatiques, ce lundi donc, en page 2, s’étalait la rubrique d’un négationniste du climat. Je n’ai jamais lu de chronique créationnistes ou platiste dans ce journal. Comment se fait-il qu’on puisse lui donner tant de visibilité ? Pourquoi entend-on encore Suzette Sandoz, une autre négationniste du climat aux Beaux parleurs ?

Pourquoi face à ce tsunami climatique dont on voit chaque jour des éléments dans nos médias, pourquoi tant de complaisance avec les producteurs de CO2 ? Avec leurs éléments de langage ? Avec leur désinformation.

Moi, qui me croit si bien informé, j’ai appris avant-hier que si tous les Suisses étaient 0 déchets on ne supprimerait que 13% de nos poubelles. 87% sont des déchets de la circulation de nos produits entre les entreprises. J’ai beau trier mes déchets, j’ai beau ne plus prendre l’avion, j’ai beau ne plus manger de viande, j’ai beau pisser sous la douche, cela n’a pas d’impact. Mes parents le faisaient déjà.

Ce n’est que par la politique, dans sa plus belle acceptation, par la mobilisation forte, unie, déterminée que nous ferons bouger les choses.

Pour cela, il nous faut des slogans. Il nous faut un hymne pour nous rassembler.

Henri Dès nous l’a apporté. Nous le connaissons tous. Nos enfants le connaissent. Les spectateur du festival de Hard Rock des motoculteurs lui ont fait un triomphe. C’est un homme droit. C’est un homme juste.

Et si sa chanson, ses amis viennent appuyer les mouvements climatiques avec toute la puissance, la générosité de leur art, c’est que vraiment les choses sont graves.

Maintenant on est là.

Visionnement du clip - Applaudissements nourris

Laurence Martin - Grands parents pour le climat

Mesdames et Messieurs, chèr-e-s Ami-e-s,

Vous les Aînées pour la protection du climat, vous les jeunes de la Grève du Climat, vous les générations confondues d’Extinction Rébellion, cher Henri Dès, cher Pierrick Destraz, cher Jacques Dubochet et toutes le chanteuses et chanteurs du clip…

Au nom des Grands-parents pour le climat, je veux dire que c’est une grande joie d’être ici aujourd’hui, avec vous tou-te-s pour participer au lancement de ce clip…

D’abord, quelques mots sur notre association.

Grands-Parents pour le climat existe en Suisse depuis 7 ans. Sa naissance en 2014 est rapidement suivie de deux autres, en Belgique et en France.

  • La fée sur le berceau, c’est La Revue Durable, qui a senti le potentiel des Grands-parents pour le climat : émotion et efficacité. Non seulement ces vieux peuvent encore être pleinement actifs dans la société, mais à cause de l’amour qu’ils portent à leur descendance et aux générations futures, ils peuvent se battre avec eux pour le climat.
  • La mise en route, ce sont 50 grands-parents romands qui ont voulu relever le défi : conscients de notre chance d’avoir vécu sans guerres, d’avoir profité d’une économie florissante, d’avoir pu étudier, travailler, voyager, profiter d’une retraite, nous ne pouvions pas nous reposer en attendant les catastrophes climatiques. Une fois compris le danger qui menace, nous ne pouvions pas laisser les jeunes affronter seuls les tempêtes que notre génération a contribué à déclencher.

Nous avons déclaré notre volonté dès le début:

Les Grands-Parents pour le Climat s’engagent, par leurs paroles et par leurs actes, avec les enfants et petits-enfants de la Terre et défendent leur droit fondamental à un avenir viable. Ils appellent la génération des aînés à se mobiliser avec la jeunesse en faveur du climat et de la justice climatique. Nous voulons transmettre « Une terre à vivre pour nos petits-enfants » Soyons là avec eux… Maintenant.

En 2015, lors de la COP21, nous étions à Paris, avec d’autres groupes de Grands-parents enthousiastes. On va limiter le réchauffement à 1.5°, 2° maximum. On voulait y croire ! Depuis lors, nous avons travaillé, élargi notre association à toute la Suisse. Plus de 1000 membres et 600 sympathisants. Nous avons écrit, pris position, voté et fait voter, désinvesti, discuté avec nos banques et nos caisses de retraites. Soutenu la jeunesse en marchant avec eux, en discutant avec eux. Nous voulons pouvoir regarder nos petits-enfants en face ! Et nous ne pourrons vraiment le faire que quand les émissions de GES (gas à effet de serre) stopperont. Or, la promesse de la COP 21 ne se réalise pas. Les émissions augmentent encore. Alors que faire ? C’est maintenant que ça se passe. Il faut que les politiques se bougent, que les gros, de l’économie, des banques se bougent pour la vie!

Alors, au moins, maintenant, à quelques semaines d’une échéance déterminante pour notre cause, à savoir la votation du 13 juin sur la nouvelle loi CO2, ne prenez pas ombrage si j’ exprime la position des GPclimat :

Après que le Parlement et tous les partis, sauf un, aient vu la nécessité de cette loi et en aient adopté une version qui représente, quoi qu’on dise, de réelles avancées, n’importe qui aurait pensé que c’était une « affaire faite », que son adoption populaire serait une formalité. Eh bien non… un sondage réalisé récemment montrait une toute petite majorité, rien qui soit de nature à rendre vraiment optimistes. Incroyable. Alors, là, maintenant, votons, votons pour cette loi C02 qui a le mérite d’exister…

Revenant spécifiquement à la réunion de ce jour, je tiens encore à souligner qu’elle exemplifie un des objectifs forts des Grands-parents pour le climat, à savoir créer des contacts, un dialogue, des entreprises communes qui soient intergénérationnels. Nous ne sommes pas forcément toujours d’accord (loi C02) et cela demande des efforts. Mais j’ai plaisir à relever à cet égard, que les GPclimat viennent d’obtenir d’une fondation un crédit important pour mener à bien un programme visant à une alimentation plus saine et mieux comprise, qui sera mené par deux jeunes professionnelles expérimentées et ouvert à toutes les générations.

Quant au clip, je l’ai vu prendre racine dans un terreau fertile composé d’une dose d’amitié et de bon voisinage, de beaucoup d’admiration, d’un soupçon de hasard, d’une pincée de covid et d’immenses louches de talent, de persévérance et de générosité. La création puis le don d’une belle chanson, l’énergie de multiples volontés et talents combinées, viennent soutenir nos efforts pour sensibiliser nos concitoyen-nes au défis majeurs d’aujourd’hui, « l’énorme question » du dérèglement climatique et de la sixième extinction.

Mais vive la chanson qui nous rassemble! Le clip que nous inaugurons inclut la participation de protagonistes chanteurs et chanteuses de tous âges. Tous ne sont pas de première jeunesse – mais ils sont éminents ! Ce clip, à l’évidence, est dédié en priorité à la jeunesse. C’est elle qui nous dit « Maintenant on est là » ! MERCI les jeunes.

Encore une fois, les GPclimat saluent toutes les possibilités de contact avec des jeunes dans notre lutte – quoiqu’en fait, nous voulons travailler avec tout le monde ! Et pour tout le monde.

Je vous remercie de votre attention.

Anne Mahrer - Aînées pour la protection du climat

Pour nous, ce projet met en évidence les convergences de nos actions.

A plusieurs reprises, nos associations se sont retrouvées dans la rue pour secouer l’inertie des politiques sous influence des lobbys climaticides.

Aujourd’hui c’est une chanson qui porte notre message, avec des personnalités qui seront nos relais. Merci à elles.

Ce clip climatique doit faire le buzz. Tous les voyants sont au rouge et l’inaction n’est pas une option.

Nous, les Aînées pour la protection du climat, avons choisi la voie judiciaire et fondé, en août 2016, notre association pour mener une action en justice contre l’Etat. Une première en Suisse.

Nous sommes aujourd’hui plus de 2000 membres. Particulièrement vulnérables face aux risques que constituent les canicules plus fréquentes et plus fortes, nous avons donc décidé de défendre nos droits fondamentaux à la santé et à la vie. Notre requête, déposée en novembre 2016 au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC),

1ère étape avant de saisir la voie judiciaire, a fait l’objet d’une non-entrée en matière.

Recours ensuite au Tribunal administratif fédéral (TAF), autorité judiciaire de première instance, en mai 2017. Ce dernier rejette notre recours sans se prononcer le fond.

Janvier 2019, recours au Tribunal fédéral, (TF) qui le rejette en mai 2020.

En Suisse, notre requête n’a jamais été examinée sur le fond.

Le TF place ainsi la crise climatique hors du droit et couvre les omissions persistantes du Conseil fédéral et de l’administration en matière de protection du climat.

Fin novembre 2020, au moment où nous déposions notre requête à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), celle-ci prenait la décision historique d’accorder, en raison de “l’importance et l’urgence des questions soulevées”, la priorité à l’affaire de six jeunes portugais qui accusent 33 pays européens, dont la Suisse, de mettre en danger l’avenir de leur génération.

En mars 2021, la Cour donne son feu vert à notre recours contre la Suisse et lui réserve un traitement prioritaire.

Etape importante. Ces dernières années, seule une moyenne de 5% des recours venant de Suisse l’ont franchie.

L’Office fédéral de la justice doit maintenant répondre à une liste de questions et soumettre à la CEDH une prise de position avant le 16 juillet 2021. Ce faisant, il doit aborder explicitement le droit à la vie et à la santé des personnes âgées.

Si on gagne, tout le monde gagne !

Maintenant on est là !

Gary Domeniconi - Grève du Climat

[ Contribution à venir ]

Anaïs Tilquin - Extinction Rebellion

Ce sont des mensonges, les histoires qu’on raconte aux enfants. Des “contes de fées”. Les ours blancs et les pandas, les rêves de voyages, de voir le monde, d’être cosmonaute. La confiance tranquille d’avoir toutjours à manger sur la table, de vivre dans un pays en paix.

En 2021, ce sont autant des contes de fées qu’un Walt Disney. Et le problème, c’est que les adultes sont si désespérés d’y croire, qu’ils évitent de regarder la réalité en face. La réalité de la destabilisation de notre climat, et de l’effondrement de nos écosystèmes.

La vérité, c’est qu’on est dans la merde. La merde noire. Nos familles sont en danger. Tout tout ce qui est précieux est en danger.

C’est une vérité très dure à entendre, et c’est pour ça qu’on la dit seulement avec distance, avec des chiffres, froidement. +2 degrés d’ici à la fin du siecle. +4 degrés d’ici la fin du siècle. Après tout, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire?

Ce que veut dire, concrètement, une planète plus chaude qu’elle ne l’a été durant toute l’histoire de notre espèce, c’est qu’on va voir des horreurs. Des catastrophes planétaires. Des pandémies. L’effondrement des systèmes agricoles, des famines mondiales. Des guerres. Mondiales.

On est dans la merde, et quoi qu’on fasse, ça va être DUR.

La question c’est: est-ce qu’on veut sauver tout ce qui reste à sauver? Ou est-ce qu’on s’en fout? Est-ce qu’on s’en fout après tout de nous-mêmes, de nos enfants, on s’en fout de les trahir, de trahir nos ancêtres qui ont sacrifié tant de choses pour qu’on soit là? Est-ce qu’on va tout laisser disparaître, en laissant passivement advenir le pire? Évidemment pas.

Quand on commence à mesurer l’ampleur de la crise climatique et écologique, c’est difficile. Une peur et un chagrin immenses, un deuil monumental. C’est pourtant là qu’est notre force.

On a peur quand on a des choses à perdre. Et on a des choses a perdre, quand on a des choses à aimer.

Extinction Rebellion, la Rébellion pour le Vivant, elle trouve sa force là: dans l’amour. Dans tout ce qui est précieux et qui va être détruit. Et on a la rage de le protéger, de se mettre tout entier, physiquement, sur le chemin de la destruction. Protéger ceux qu’on aime. Un instinct universel, un instinct que tous les parents de la planète connaissent.

C’est cet amour qui doit nous donner le courage de regarder en face la réalité de la merde dans laquelle on est, car il va falloir trouver comment s’en sortir.

Nos gouvernements sont dans le déni, voire font franchement de l’obstruction. Nos politiciens font des petits pas, s’auto-congratulent, donnent l’impression que tout est sous contrôle, alors même que tout est en train d’échapper à notre contrôle. La Suisse est en retard sur tous ses objectivs environnementaux, qui étaient eux-mêmes criminellement insuffisants.

Alors qu’est-ce qu’on fait?

Nous, les gens normaux, les gens qui ont grandi avec les chansons d’Henri Dès, des contines ou des fabulettes, que rien ne prédestine à jouer un rôle dans l’histoire.

On demande du Conseil Fédéral qu’il dise la vérité, qu’il reconnaisse que si on avait arrêté les émissions de gaz à effet de serre et la destruction des écosystèmes il y a 30 ans, on aurait évité des millions de morts. Que pour éviter des centaines de millions, voire des milliards de morts supplémentaires, des morts évitables, des meutres en somme, il faut arrêter les émissions de gaz à effet de serre maintenant. Aussi vite que c’est humainement possible. 2025, car on ne négocie pas avec la physique, pas plus qu’on ne ramène pas les morts.

Mais un chantier d’une ampleur aussi inouïe, les politiciens ne pourront pas l’engager seuls. Ce serait absurde d’attendre ça d’eux. Ils ne sont pas faits pour ça. Le système politique, les partis, les politicailleries pour rester au pouvoir et se faire réélire, tout cela n’est pas fait pour décider de comment tout changer, tout de suite, pour éviter une menace existentielle. C’est pour ça qu’on demande des assemblées citoyennes. Des gens tirés au sort, des jeunes, des vieux, de tous les cantons, pour décider ensemble comment s’acquitter de la tâche historique qui échoit à notre génération. S’assurer que l’Histoire continue.

Mais tout ça, il ne suffira pas de le demander. On sait que juste demander ne marchera pas. Les rapports scientifiques alarmants ne marchent pas, les pétitions ne marchent pas, les manifs ne marchent pas. On n’a plus le temps de continuer à faire des trucs qui ne marchent pas!! Alors il nous reste quoi?

La désobéissance civile. On retire notre consentement. Le contrat social est rompu. On se déclare en rébellion ouverte contre un gouvernement qui ne nous protège plus. On s’organise pour faire de la désobéissance civile ensemble. En masse. La rébellion ne vise rien de moins que d’occuper des capitales, et d’y rester jusqu’à ce que le gouvernement accède à nos demandes raisonnables d’un futur viable créé ensemble. Ou jusqu’à ce que nous soyons tous derrière les barreaux. Car rien ne pourrait être plus important maintenant, que d’éviter le pire de la catatrophe planétaire en cours et son cortège infini d’horreurs.

Cette stratégie ne sort pas de nulle part: on sait qu’elle a marché par le passé: pour les hommes et les femmes qui étaient aux côtés de Gandhi, pour les hommes et les femmes qui étaient aux côtés de Martin Luther King. Des personnes quit sont aujourd’hui considérées comme des héroïnes.

Pour nous, faire un clip avec des images de désobéissance civile de masse sur une chanson d’Henri Dès, c’est ça que ça symbolise. Des gens normaux. Ensemble, dans la joie. Pour protéger ce qui les relie à travers les générations. Qui trouvent leur courage dans l’amour qu’ils ont les uns pour les autres. Et qui ensemble, refuse de laisser tout détruire. Et désobéissent.

Se rebeller contre un gouvernement dont les politiques nous emmènent au massacre, c’est notre droit le plus inaliénable. C’est aussi notre devoir le plus indispensable. Pour nous-mêmes, pour nos enfants, pour nos ancêtres.

Et à l’image des milliers de gens qui apparaissent dans le clip, on invite tout le monde à désobéir.

Henri Dès

[ Il fallait être là pour avoir le plaisir de l’entendre ! ]